Une heure après, je retrouve mes parents à Barbizon. Séjour clandestin de courte durée car les voisins, collaborateurs, me repèrent. Je quitte Barbizon pour Fleury en Bière, où ma grand-mère m’accueille en me cachant jusqu’à l’arrivée des américains.
Je m’engage dans les FFI de Melun en ayant pour Chefs : Jean CREUSE, Président du Comité de Libération et Daniel ROUVIERE. Mission : arrêter les personnalités de Barbizon pour collaboration avec l’ennemi. Des scènes qui me laissent sceptique sur ces actions. Mission plus importante : occuper la magnifique villa « le Monastère », siège de la Gestapo de la rue Lauriston.
Les gangsters responsables ont pour nom : DEWIET, BONNY, LAFONT, Jean LUCHAIRE, fusillé en 1946. Dans cette propriété, c’est la caverne d’Ali Baba. Des malles de lingots d’or, des diamants, des vêtements de luxe, des produits de beauté, tout cet ensemble volé dans les propriétés des juifs déportés. Nous étions chargés de veiller sur cette fortune.
Une nuit, vers 2h du matin, les miliciens reviennent pour tenter de récupérer leur butin. Nous sommes désignés pour les accueillir. Echanges de coups de feu, puis les gangsters repartent bredouilles. Par la suite, quant aux lingots d’or, aux bijoux, etc… nous n’avons pas connu leur destination.
Il serait regrettable de passer sous silence l’attaque du Régiment blindé S.S. « Der Führer » du 11 mai 1944, entre Livernon et Assier, en plein cœur du Causse, racontée par mon excellent camarade Georges FONGEROUX, alias Georges III, l’un des acteurs de cette périlleuse mission, avec deux allemands spécialistes des chars anti-nazi. Ils sont engagés dans le maquis (Voir le récit de cet exploit).
L’action de la résistance est aussi celle des civils. Monsieur et Madame SEGALA, lors de la bataille de LARNAGOL, méritent toute ma reconnaissance. Mais aussi vis-à-vis des autorités, le plus profond respect. Il est étonnant qu’une récompense morale, article et décoration, ne soit pas à l’ordre de la nation. Les civils dans les villages coopèrent presque unanimement en prenant beaucoup de risques. Les cheminots, par leur action constante, contribuent à la bonne marche des opérations.
Les femmes prennent des risques énormes en tant qu’agents de liaison, infirmières, avec beaucoup d’astuces et aussi de charme et de malice avec l’occupant.
Les gendarmes locaux renseignent les résistants lors des replis, suite à des engagements, notamment avec la Milice. En contrepartie des actions de la Résistance, la Milice créée en janvier 1943 est approuvée par PETAIN. C’est une police parallèle subventionnée par l’Etat et sous l’autorité du gouvernement.
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